ENDOMETRIOSE, 1 femme sur 10 est touchée

endométriose

L’endométriose digestive . mais qu’est-ce que c’est ?

Près d’une femme sur 10 présente de l’endométriose. Il s’agit avant tout d’une maladie d’origine gynécologique caractérisée par la présence d’implants de tissu d’endomètre (muqueuse de l’utérus) anormalement localisés dans le pelvis, le reste de la cavité abdominale voir dans le thorax.

On décrit classiquement quatre formes de la maladie :

  • l’adénomyose – ou endométriose interne : les nodules sont localisés au sein du myomètre – le muscle de l’utérus
  • les endométriomes avec atteinte des ovaires
  • l’endométriose superficielle avec des lésions non infiltrantes en profondeur pouvant être disséminées dans toute la cavité abdominale et pas toujours visible à l’imagerie
  • l’endométriose profonde avec des lésions plus infiltrantes pouvant envahir le péritoine (« peau interne » recouvrant la cavité abdominale) ou les différents organes de la cavité abdominale

Ces quatre formes sont également le plus souvent associées à plus ou moins différents degrés.

Les symptômes de l’endométriose sont bien évidemment avant tout d’origine gynécologique et typiquement liés aux cycles menstruels (règles douloureuses, douleurs pelviennes chroniques, douleurs lors des rapports sexuels appelées dyspareunies...). Cependant, chez près de 40% des patients avec endométriose profonde, co-existent des atteintes digestives, elle mêmes responsables de symptômes digestifs propres (douleurs à la défécation, diarrhées, rectorragies en cas d’atteinte rectale, douleurs de l’épaule droite en cas d’atteinte du muscle diaphragme...).

Du fait notamment de tableaux cliniques extrêmement variés, la maladie est malheureusement souvent sous-diagnostiquée avec des patientes présentant des errances diagnostiques et thérapeutiques souvent prolongées de plusieurs années.

Le traitement de l’endométriose, par qui ?

Le traitement de l’endométriose nécessite l’existence d’un véritable réseau de soin dont les gynécologues médicaux et/ou chirurgicaux et les médecins de Procréation Médicale Assistés sont les véritables chefs d’orchestre.  Néanmoins, seule une prise en charge pluridisciplinaire peut garantir une prise en charge globale et personnalisée de chaque patiente et de leur pathologie. Ainsi, les médecins généralistes, l’ensemble des médecins spécialistes médicaux (médecins de la douleur, gastro-entérologues, endocrinologues, radiologues...) et ou chirurgicaux (digestifs, urologues, thoraciques) peuvent être amenés à apporter leurs compétences propres à un moment de la prise en charge. Il en va de même pour tous nos confrères para-médicaux notamment sages femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, ostéopathes, nutritionnistes...

PEB

Le traitement de l’endométriose digestive, comment ?

Le pilier central de la prise en charge de l’endométriose demeure avant tout l’obtention d’une aménorrhée complète (suppression des règles) par la prescription de traitements hormonaux et notamment de pilules oestro-progestatives en continu par votre gynécologue.

Cependant, en cas de traitement médical inefficace ou afin d’encadrer une éventuelle grossesse et au terme d’un bilan extrêmement complet (prise de sang, échographie pelvienne et/ou endovaginale, IRM pelvienne...), une prise en charge chirurgicale pourra vous êtes proposée par votre gynécologue après validation en réunion pluridisciplinaire spécialisée.

En cas d’atteinte extra-pelvienne et notamment digestive, il n’est pas rare de réaliser des interventions dites à « 4 mains » afin que les chirurgiens gynécologues et digestifs et/ou urologues associent leurs connaissances théoriques et leurs compétences techniques propres afin de réaliser la chirurgie la plus adaptée, la plus complète et la plus personnalisée à chaque patiente.

Le panel des gestes digestifs réalisés va de simples destructions ou exérèses focales des nodules d’endométriose sur le péritoine ou les parois du rectum avec des objectifs de préservation d’organe selon des techniques comme celles dites de shaving (la lésion est retirée en « rasant » le rectum sans l’ouvrir) et/ou des résections partielles de la paroi du rectum avec des résections dites discoïdes, à la nécessité de véritables résections digestives segmentaires du rectum ou du colon sigmoïde en cas d’atteinte endométriosique majeure et infiltrante. Des gestes supplémentaires sur l’appendice (appendicectomie), sur l’intestin grêle,  le reste du colon, sur le muscle diaphragme séparant l’abdomen du thorax, et/ou sur l’arbre urinaire (vessie – uretère) peuvent être également quelques fois nécessaires.

L’ensemble de ces gestes peut être réalisé de manière mini-invasive par coelioscopie ou à l’aide d’une assistance robotique dans la majorité des cas. Dans de rare cas, en fonction de la lourdeur des gestes chirurgicaux et afin de minimiser aux maximum les risques de complications post-opératoires, un geste de dérivation temporaire des selles (4 à 6 semaines) par la création d’une stomie doivent être réalisée.

Ainsi, les chirurgiens digestifs du Groupe Chirurgical Lyon-Mermoz interviennent fréquemment de manière complémentaire avec leurs collègues gynécologues de l’Hôpital Privé Jean Mermoz et de la Clinique NATECIA afin de proposer une prise en charge moderne et de qualité aux patientes souffrant d’endométriose.

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05/02/2022