Questions fréquentes - Cancer de l'ovaire

Qu'est ce qu'une pelvectomie postérieure ?

Une pelvectomie postérieure est une intervention qui consiste à pratiquer l’ablation de l’utérus et d’une partie du rectum en regard. Un rétablissement de continuité sera effectué. Une protection par un anus artificiel transitoire est parfois nécessaire.

Aurai-je une poche ?

Dans la prise en charge des cancers de l’ovaire, la nécessité d’un anus artificiel ou poche ne se conçoit que si cette poche n’est transitoire. Il n’y a aucune indication de poche définitive. Un anus transitoire peut être discuté si une anastomose sous jacente doit être protégée. Un rétablissement de continuité sera effectué ensuite.

Que signifie une chirurgie standard ?

Le résidu tumoral nul est obtenu au prix d’une chirurgie carcinologique comportant hystérectomie totale, annexectomie bilatérale, curages pelvien et curage lombo-aortique, omentectomie et appendicectomie.

J'ai des filles, des soeurs, des nièces. Que faut-il faire ? Y-a-t-il un dépistage ?

En l’absence d’antécédents familiaux de cancer de l’ovaire, de cancer du sein ou de cancer digestif, il n’y a aucune indication de pratiquer un dépistage particulier. En cas d’antécédents, il faut en parler à votre médecin qui vous renseignera sur la conduite à tenir (recherche d’une mutation génétique et test de dépistage, traitement prophylactique) En l’absence d’antécédents familiaux, il est nécessaire de suivre les recommandations liées au dépistage du cancer du sein et du col utérin.

Quelles sont les modalités de ma surveillance ?

La surveillance du cancer de l’ovaire s’effectue en alternance entre votre médecin traitant, votre chirurgien et votre cancérologue. La surveillance est avant tout clinique (poids, symptômes, touchers pelviens…). Une prise de sang surveillera les marqueurs (Ca125…). En ce qui concerne l’imagerie, un scanner thoraco-abdomino-pelvien s’ajoute à la surveillance. Le rythme et la durée de la surveillance dépend de votre âge, de votre maladie et des vos antécédents.
L’objectif de la surveillance est de diagnostiquer une récidive le plus précocement possible afin de vous proposer un traitement efficace.

Qu'est qu'un curage, un curage pelvien, un curage lomboaortique ?

Le curage consiste à effectuer l’ablation de tous les ganglions situés dans un territoire anatomique (pelvis, axillaire, cervical…). L’objectif est double, premièrement de connaitre au mieux le stade de la maladie ; deuxièmement d’effectuer un geste curatif en cas de ganglions positifs (site résiduel de la maladie). En cas de ganglions positifs, le traitement postopératoire pourra être modifié. Le curage pelvien ou ilio obturateur consiste à effectuer l’ablation des ganglions du pelvis. Le curage lombo-aortique permet l’exérèse des ganglions situés au contact de la veine cave et de l’aorte.

Qu'est ce qu'un traitement d'entretien ?

Actuellement, il n’existe pas de traitement dit d’entretien dans les cancers de l’ovaire. Le traitement d’entretien a pour objectif de diminuer le risque de récidive. Des protocoles de recherche sont en cours pour évaluer des traitements journaliers « per os ».

Qu'est ce qu'un traitement néoadjuvant ?

Un traitement néoadjuvant permet de diminuer la taille et le nombre des lésions tumorales. Cela permet d’effectuer une chirurgie plus simple et plus efficace. Dans le cancer de l’ovaire à un stade avancé, commencer par de la chimiothérapie peut permettre une chirurgie avec résidu nul alors qu’initialement le geste aurait été impossible, délétère ou mutilant.

Quelle est la place de la CHIP (chimiothérapie hyperthermie intrapéritonéale) ?

Depuis octobre 2021, la chimiohyperthermie intra-péritonéale est proposée à l’Hôpital privé Jean Mermoz (Ramsay Santé), situé à Lyon (Rhône) : un traitement spécifique capable de traiter certaines métastases situées au niveau de la cavité abdominale via une solution de chimiothérapie réchauffée et administrée directement dans l’abdomen. Détails avec les Docteurs Pierre-Emmanuel BONNOT, François MITHIEUX et Maxime POLO et , chirurgiens digestifs.

Utilisée lors d’une chirurgie, la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) est un traitement spécifique des métastases péritonéales (surface de la cavité abdominale et des intestins) de nombreux cancers en particulier des cancers digestifs et des tumeurs de l’ovaire. Il s’agit d’une procédure qui s’inscrit en complément de l’acte chirurgical de cytoréduction qui vise à retirer l’ensemble des métastases visibles à l’œil nu. En effet, pour obtenir une efficacité maximale, il faut pouvoir également traiter l’atteinte dite microscopique.

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« C’est la raison pour laquelle nous utilisons dans certains cas la chimiohyperthermie intra-péritonéale : une chimiothérapie chauffée et directement administrée dans l’abdomen à la fin du geste chirurgical », explique le Dr Pierre-Emmanuel BONNOT.

Déroulement et bénéfices d’une chimiohyperthermie intra-péritonéale

Tout d’abord, la sélection du patient est primordiale afin de savoir quels sont ceux qui pourront bénéficier de cette technique et en tirer un réel bénéfice. « L’étendue de la carcinose au niveau de la cavité abdominale doit être parfaitement évaluée afin de pouvoir anticiper le geste chirurgical et savoir si oui ou non l’ensemble des métastases péritonéales peuvent être retirées ». Le patient est ensuite inscrit dans un parcours de soins bien défini permettant de l’amener dans les meilleures conditions possibles à la chirurgie. Quand tous les voyants sont au vert, la procédure en elle-même peut commencer. Le patient bénéficie tout d’abord d’une procédure chirurgicale souvent complexe est très spécialisée faisant intervenir plusieurs chirurgiens. « Nous réalisons toujours les opérations à deux chirurgiens répartis entre les Dr MITHIEUX, BONNOT et POLO voire avec l’aide d’un chirurgien gynécologue en fonction des cas ». Il s’agit d’une chirurgie longue de plusieurs heures durant lesquelles ils ôtent toutes les tumeurs visibles situées au niveau de l’abdomen. « Une fois ce processus mené à bien, nous pouvons administrer la chimiothérapie chauffée à environ 42°C directement au sein de la cavité abdominale du patient, et ce, durant 1h30 selon des protocoles bien définis », poursuivent les chirurgiens digestifs.

« Administrée de la sorte, le patient n’absorbe pas ou très peu cette chimiothérapie de manière systémique », insistent les experts. Autrement dit, le traitement injecté a une action locale et ne passe que très faiblement dans le sang (contrairement à une chimiothérapie classique) ce qui évite les effets secondaires habituels des chimiothérapies. « Il a d’ailleurs été démontré que cette méthode de traitement augmente la qualité du contrôle de la maladie au niveau du péritoine, diminue le taux de récidive et augmente le taux de survie des patients sur le long terme, sans augmenter le risque de morbidité, notamment pour le cancer de l’ovaire », détaillent les spécialistes.

L’Hôpital privé Jean Mermoz est, à l’heure actuelle, le seul centre libéral en France à utiliser cette procédure (CHIP), depuis le mois d’octobre 2021.

Centre de référence en cancérologie sur le plan national (et premier acteur privé de cancérologie sur la région Auvergne-Rhône-Alpes), l’établissement, labellisé Institut de cancérologie par le groupe Ramsay Santé, prend en charge chaque année près de 3 000 patients souffrant de cancers.