Description du Robot chirurgical

Les équipes de Chirurgie Digestive, Urologique, Gynécologique, Vasculaire et Orthopédique de l’Hôpital Privée Jean Mermoz ont souhaité s’engager dans une démarche d’innovation technologique dans le domaine de la chirurgie robotique. Ce projet médical concerne l’acquisition d’un robot chirurgical pour améliorer la qualité de la prise en charge chirurgicale des patients dans les spécialités concernées, notamment en cancérologie. En effet, nos patients sont demandeurs d’une procédure chirurgicale toujours plus sûre, toujours moins invasive. La chirurgie robotique s’inscrit parfaitement dans ce cadre, en assistant le chirurgien et en lui permettant d’obtenir une précision millimétrique à chacun des temps opératoires d’une intervention lourde. C’est en fait de la « micro-chirurgie » appliquée à chacune des étapes d’une « macro-intervention ». Pour répondre à cette demande, l’Hôpital Privé Jean Mermoz s’est doté en Octobre 2017 d’un Robot Chirurgicale de toute dernière génération le « Robot DA VINCI modèle X).

Dans un premier temps, le chirurgien met en place par de petites incisions, les trocarts de laparoscopie dans lesquels sont introduits les instruments opératoires. Le robot est placé au-dessus du patient. Quatre bras supportent les instruments et l’optique. Le chirurgien opère à partir d’une console, dissociée du malade et commande à distance les instruments, qui sont fixés sur les bras opérateurs. Une double caméra, apporte une vision en trois dimensions agrandie du champ opératoire. Il s’agit d’un progrès considérable par rapport à la vision en deux dimensions de la coelioscopie traditionnelle, où le champ opératoire est « écrasé » sur un écran, sans restitution du relief. Les mouvements du chirurgien sont reproduits mais la démultiplication du mouvement élimine tous les gestes parasites. Ces gestes peuvent être réalisés avec 7 degrés de liberté, à comparer aux 5 degrés de la coelioscopie traditionnelle, permettant par exemple de réaliser des sutures dans des positions inaccessibles auparavant. La sécurité des gestes s’en trouve améliorée. La chirurgie robotisée est très intuitive, permettant une courbe d’apprentissage relativement rapide. Les études cliniques montrent des résultats semblant meilleurs que la chirurgie « conventionnelle » concernant notamment le saignement per-opératoire, et la durée d’hospitalisation. Les résultats fonctionnels paraissent également favorables. L’amélioration des conditions techniques d’intervention du chirurgien est un gage de sécurité accrue pour le patient (précision de dissection, petites incisions). Les avantages combinés de la chirurgie mini-invasive sont la diminution du saignement, du risque infectieux, de la douleur post-opératoire, la préservation des fonctions de continence et de sexualité, des durées d’hospitalisation et de convalescence plus courtes. Toutes ces données sont désormais parfaitement connues du grand public.

Une avancée technologique et une marche vers la médecine du futur

Le robot permet d’offrir au chirurgien une dextérité, une précision et un contrôle inégalés dans la réalisation des interventions. Il facilite l’accès à des sites opératoires difficiles (pancréatectomie, hépatectomie, prostatectomie radicale, hystérectomie élargie). La position du chirurgien est ergonomique, il bénéficie d’une vision en trois dimensions exceptionnelle, la transmission mécanisée des gestes supprime les mouvements parasites, les gestes sont donc plus précis. L’équipement permet une manipulation plus fine des tissus, des sutures plus précises. La chirurgie robotisée est une chirurgie en développement constant. Aux USA et en Europe, les centres équipés de robot sont en augmentation constante (3.100 robots installés). En France, il y a plus d’une installation par mois et 1 installation par jour dans le monde. Il s’agit clairement d’une étape intermédiaire vers la médecine de demain.

Intérêt du Robot en Chirurgie  Générale et Digestive à l’Hôpital Privé Jean Mermoz

La chirurgie robotique pour notre spécialité chirurgicale est la 2ème « Grande Révolution technique » qui fait suite à l'essor de la coeliochirurgie débutée dans les années 90. Ce phénomène survenant tous les 20 ans, il ne fallait pas manquer ce "nouveau" rendezvous. Imaginons ce que serai notre activité aujourd'hui sans la coelioscopie et nous aurons déjà le début d'une réponse. L’HPJM, avec son plateau technique multi-activités, fait partie des établissements qui a pu bénéficier de cette avancée technologique. Notre spécialité, la chirurgie digestive, a pu bénéficier de cette révolution. Au vu des techniques de coelioscopie que nous maitrisons pleinement à l'heure actuelle, la chirurgie robotique a pu être déployée dans plusieurs domaine et en particulier dans le domaine de la chirurgie des cancers digestifs (cancer du pancréas, du foie, du rectum…): La chirurgie coelioscopique du foie et du pancréas est une approche séduisante, permettant de réduire les suites opératoires (diminution de la durée opératoire), les pertes sanguines, et les séquelles (éventrations). Cependant l’approche laparoscopique (ou coelioscopique) a des limites dans ces chirurgies complexes: segments de foie inaccessibles ou mal exposés, reconstruction biliaire ou vasculaire difficile, vision 2D... L’utilisation de l’assistance robotique permet de répondre à ces contraintes permettant une amélioration supplémentaire de la prise en charge de nos patients. La chirurgie sous-mésocolique avec les procédures d'exérèse rectale pour cancer du rectum sont très améliorés par la chirurgie robotique La dissection du "mesorectum" est optimisée par la vision des rameaux nerveux permettant leur conservation ainsi que des pédicules vasculaires perirectaux permettant d’améliorer le résultat cancérologique par la réalisation de curage ganglionnaire optimaux et en limitant les séquelles nerveuses (diminution du risques de troubles génito-urinaires après chirurgie rectale) : De même, la chirurgie robotique a pu être appliqué par notre équipe à la chirurgie thoracique (chirurgie des cancers du poumons). Depuis la fin des années 90 et le début des années 2000, la chirurgie mini-invasive s’est développé progressivement pour la cancérologie pulmonaire, au point de devenir depuis 2010 un standard en ce qui concerne les lobectomies et les segmentectomies pour tumeur de petits stades. La chirurgie robotique apporte à la chirurgie thoracique les mêmes avantages que pour la chirurgie du pancréas ou du foie. La chirurgie Bariatrique (chirurgie de l’obésité) est également une spécialité qui profite des avancées robotiques avec la possibilité de réaliser des coutures digestives (des anastomoses) magnifiées par la vision et par l’habileté augmentée que procure le système de robotisation.

L’acquisition d’un robot chirurgical sur l’Hôpital Mermoz n’a été que le prolongement de l’évolution actuelle. Les raisons principales de ce projet ont été la volonté d’une innovation en soins de cancérologie, le maintien à un niveau d’excellence de l’activité chirurgicale de l’Hôpital Privé Jean Mermoz et la poursuite du développement de la chirurgie mini-invasive par l’utilisation multidisciplinaire de l’équipement en améliorant la qualité des services rendus auprès de l’ensemble de notre patientèle, et en augmentant la sécurité et la qualité des soins pour l’ensemble des spécialités concernées. Cela a permis à notre établissement de continuer à se positionner comme un centre innovant, doté d’équipement de haute technologie.

Le but du robot n’est pas tant ce qu’il permet de faire aujourd’hui que de pouvoir servir de marchepied vers ce qui se fera demain. Il y a 10ans, il n’y avait pas d’Iphone et très peu de gens aurait imaginé que des voitures équipées en séries se gareraient toutes seules et pourraient bientôt rouler sans chauffeur. Avoir le robot, permettra de participer activement aux avancées technologiques futures en continuant à  rester  « à la pointe de la chirurgie ».