Docteur, dois-je me faire opérer ?

La gêne ressentie par le patient et son retentissement sur son alimentation et son poids conduisent le patient à consulter.

Un bilan est alors réalisé ce qui permet de confirmer la maladie et d’éliminer les diagnostiques différentiels.
Deux examens sont fondamentaux : la gastroscopie et la manométrie œsophagienne :

  • La gastroscopie (on descend une caméra dans l’estomac) doit toujours être réalisée en première intention pour écarter une affection cancéreuse, ou une sténose (rétrécissement) inflammatoire de l’œsophage sur un reflux ancien par exemple.
  • La manométrie, quant à elle, confirmera la maladie et éliminera par exemple  une maladie des spasmes diffus de l’œsophage ou un œsophage casse-noisettes.

 Les médecins sont assez démunis en médicament pour traiter cette dysphagie.
L’idée du traitement est de diminuer la pression du spasme de la partie basse de l’œsophage.
On rappelle qu’il y a 2 composantes dans la maladie, le spasme et les troubles moteurs, et les traitements ne vont lutter que contre le spasme, il n’y a pas de traitement pour les troubles moteurs.
On essaie des médicaments dérivés nitrés mais qui sont peu efficaces en pratique.

On discutera avec le gastro-entérologue de l’intérêt de réaliser une dilatation œsophagienne au ballonnet mais ça reste un geste risqué peu efficace dans cette maladie.
Les infiltrations de toxine botulinique sont souvent citées mais reste de pratique très anecdotiques avec une efficacité temporaire aléatoire.
En pratique le seul traitement qui est efficace reste chirurgical.

On rappelle que l’achalasie primitive de l’œsophage est une maladie chronique, il n’y a jamais d’urgence à opérer mais l’option chirurgicale apparait le plus souvent comme la seule solution au bout du parcours.
Le geste chirurgical correspond à « la myotomie extra-muqueuse de Heller ».

Ce nom barbare correspond en fait à un geste simple de section des fibres musculaires longitudinales puis circulaires de la partie basse de l’œsophage et haute de l’estomac sans ouverture de la muqueuse.
L’amélioration en post-opératoire est immédiate quant au ressenti du patient sur sa déglutition.
Ce geste chirurgical se pratique actuellement de manière courante par voie coelioscopique.