Docteur, dois-je me faire opérer ?

Les condylomes en s’aggravant se transforment dans certains cas en lésions précancéreuses puis en cancer de l’anus,  mais avec une évolution lente.

Lorsque les condylomes se limitent à la marge anale, un traitement local médical est envisageable.
Il s’agit en première intention de l’imiquimod, pommade immunostimulante ayant une efficacité anti-virale démontrée, avec disparition des lésions dans plus de 50 % des cas après un mois de traitement.
Il est de plus efficace sur les lésions microscopiques débutantes encore invisibles, et peut être appliqué sur d’éventuelles lésions génitales associées. Son inconvénient essentiel est d’être volontiers irritant pour la peau et surtout les muqueuses, ce qui n’autorise pas son utilisation dans le canal anal.

Lorsque les condylomes sont peu nombreux, de petite taille et limités à la marge anale, d’autres traitements locaux comme l’application de podophylline ou la destruction par le froid (cryothérapie) peuvent être réalisés lors de la consultation.
Mais dès qu’il existe une localisation dans le canal anal ou que les condylomes sont plus volumineux, il faut envisager leur exérèse chirurgicale ou leur destruction physique par électrocoagulation au bistouri électrique ou au laser, c’est à dire le plus souvent un acte chirurgical sous une courte anesthésie générale.

Il n’existe pas actuellement de traitement antiviral efficace par voie générale ni de vaccination. Dans les condylomes visibles, le but du traitement est de détruire ces condylomes, ce qui permet de réduire au maximum le nombre de cellules infectées par le virus de et par conséquence la quantité de ce virus ; la quantité restante sera combattue par les défenses immunitaires propres du corps.

En général, si les condylomes ne réapparaissent pas de nouveau après six mois de la fin du traitement, le risque qu’ils récidivent est presque inexistant sauf en cas problème d’affaiblissement du système immunitaire ou en cas de nouveau contact contaminant par un partenaire atteint par une infection à Papillomavirus génitale.
Le traitement des condylomes doit être suivi d’une surveillance prolongée afin de dépister les récidives et de les traiter.

Les préservatifs lorsqu’ils sont utilisés correctement du début jusqu’à la fin des relations sexuelles représentent le meilleur moyen (bien qu’imparfait) de protection contre les infections à Human Papillomavirus (et autre MST). Les spermicides n’offrent aucun effet protecteur contre les condylomes génitaux, donc ils ne peuvent pas remplacer les préservatifs pour ce type de prévention.